Existe-t-il une écriture féminine ?
D’où vient la fibre écriturienne ?
Dans le coton tout est bon ?
Tiens en parlons de bon, je vous mets un tiot mot mis dans un autre livre rouge : Allô quelles nouvelles
Âne
C’est l’histoire d’Âne
Oyez !
Actez : Touchée, coulée … A voir …
De mémoire de mammouth, elle n’avait jamais vu cela.
Depuis trente ans, bientôt, qu’elle est instit (dites prof des écoles à l’ancienneté, pas le salaire : faut pas exagérer ! ) Fallait oser !
«-Mais quoi ? Et qui ? » demande Idiotaime aux mains vides.
«-Mais le misinistre ! » rétorque Âne.
-Mais quoi ?
-Ah ! Vous ne savez pas ? »
Écoutez sœurs, frères lecteurs, la complainte d’Âne la rançonnée :
Institutrice depuis 1978, Âne n’a pas ménagé sa peine au service des familles,des élèves, de son métier comme tout à chacun : ses camarades collègues.
Que d’heures passées à monter bibliothèques, expositions, projets hors temps scolaire, à l’époque déjà où ceux-ci n’étaient même pas obligatoires…
Le bonheur n’attend pas le nombre des années. Loin des 35 heures, mais près du cœur ! Sourire !
Mais elle fut mal récompensée ; l’État lui vola d’abord sa retraite ; pénalisée tu seras si ta retraite à 55 ans prendras !
Décotée, plombée la maîtresse ! Travaille et tais-toi !
Les temps changent, il est vrai :
qu’espérer d’un gouvernement plus au service du Medef que de ses con-si-si-toyens !
Actez: Touchée ?
Han quête … Âne ne vois-tu rien venir, tu rêves ?
La voilà de nouveau récompensée, diguedondaine! Son salaire est amputé de 91euros 91 ce mois de janvier 2007 pour citons « tot absence non rémunérée retenue enquête 19 » Couac ! Quoua ? Quoi !! Une enquête non rendue, payée 91 euros 91 ?
Mais comme c’est bizarre ! Âne perçoit une indemnité de 4 euros par jour pour la charge (sic) administrative, appelée, citons » ind suj spéciales charges » Alors dites, elle va toucher 91 euros 91 si elle la rend?
« Dans tes rêves ma chérie ! » pouffe Idiotaime.
La sanction est tombée : plus d’ une journée de salaire tu perdras même si dans ta classe, tu travaillas ! Emmêlage de grammaire de colle et de maths …
«Au secours », gémit Âne, je ne sais plus compter.
«A qui la faute, De Romal ? Je ne sais plus conjugaison penser.
Dites-moi, puisque les temps changent et que dans ma douce France, la délation va à tout vent …»
Actez : Coulée ?
«Arrêtez vos grèves intempestives … et vos mesquines jérémiades … », vocifère « De Romal »
Mesquines jérémiades ?
«Et mes dix sept réunions hors temps scolaire depuis le début de l’année.. Allez , vous me les payez !
Les inscriptions en juillet, en août, la préparation de la rentrée dès le 20 août… Allez , vous me les payez !
Toutes mes années sans décharge (sept crénondeDiou )… Allez, vous allez me les payer !
Mes rencontres hors temps scolaire avec les partenaires non éducation nationale pour améliorer le suivi des enfants en difficulté… Allez, vous allez me les payer !
Toutes les rencontres avec les parents hors temps scolaire… Allez, vous allez me les payer !
Toutes les heures de préparation ( hors préparation de cours ) pour les sorties : voyages scolaires, journées exceptionnelles (départ 8 heures, retour 20 heures avec encadrement du midi)
Les kermesses, les classes vertes (tarif de nuit chiche !)… Allez, vous me les payez !
Mesquineries !
Oui osez payer ce travail
Oui soyez généreux comme vous êtes répressif !
Oui payez les instits comme des profs des écoles !
Oui ayez de l’audace là aussi !
Oui osez payer par un salaire de direction,
vos sujets Mister «De»
et non par cette indemnité représentative de ?
Deeeeeeee ?
De leur exploitation : 4 euros par jour !
Oui il faut avoir du culot pour sanctionner une enquête administrative non rendue par une retenue de plus d’une journée de salaire d’instit ! »
Eh oui, Âne était bien dans sa classe à enseigner …
Oui, allez, monsieur De Romal de l’audace !
DIANDRE !
Actez : C’est tout vu !
Âne reçoit donc de plein fouet ce merci.
Âne voit la valeur de son mérite du bas de sa France.
Alors par cette mesquine missive, Âne vous fait dire Monsieur le braqueur de salaire, qu’elle actera encore, en citoyenne, résistante et révolutionnaire et que son rêve serait que tous les directeurs, directrices, démissionnent en masse de leur fonction pour vous botter votre derrière d’audacieux !
Ainsi s’achève la complainte de la bougresse Âne, en mal d’une vraie, loyale, sereine, joviale, agréable, somptueuse, glorieuse Éducation Nationale Première aux programmes des gouvernementeux !
Ainsi soit-elle
une Sans Culotte
Âne la Bougresse
Pamphlet écrit après la manif des profs du 21 janvier 2007 à Paris
- la Bougresse était née - que l'on peut trouver
dans la rubrique courrier
des lecteurs de POLITIS de cette époque
La photographie en première de couverture, votre dévouée Bougresse,
est tirée de la revue nationale Fenêtre sur cour de la FSU