Mes romans Caroline Bordczyk

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25 septembre 2017

CERTITUDE DE LA SERVITUDE

Classé dans : Information — eructeuse @ 7 h 22 min

 Un petit passage de mon livre sur le patriarcat p 171

1 et 4 du brame

B

Sentimentale

1) La culture du formatage ou l’épandage culturel de la bourgeoisie !

 Comment stopper toute prétention révolutionnaire du peuple ? En lui donnant le faux espoir qu’il peut accéder aux miettes du gâteau des possédants et ainsi en finir avec la lutte des classes ? En l’assimilant et comme c’est impossible en le formatant par une propagande idéologique intensive ? En formatant la prolétarienne qui se paie la triple journée, (le fameux KKK d’Hitler) ? Ben oui tout ça ma commandante !

Les femmes prolétariennes sont porteuses d’un tel taux d’exploitation que si elles prennent conscience de leur condition et décident de faire grève générale, elles font exploser le patriarcat et mettent toute la société dans l’impossibilité de fonctionner et crime de lèse majesté de tirer sa crampe ! « Femme silence ma pipe et mes pantoufles »  Pas question qu’il te vienne des idées de liberté ma poule, alors on va te la jouer classe et te faire croire que ton prince charmant te rapprochera de la vie des bourgeoises… que tu ne peux qu’envier ? Cette mineure reproductrice ! Je ris, non même pas ! Donc comment te tromper, te duper te faire aimer tes chaînes toi, qui n’a jamais été gangrenée sentimentalement par l’amour courtois, ce bel enfermement de la donzelle nobleuse : « l’amour courtois emploie les termes de la relation vassalique et ce n’est que l’expression de la domination du monde masculin », je cite Christiane Marchello-Nizia professeure agrégée à l’ENS de Lyon, linguiste et médiéviste, auteure de « Amour courtois, société masculine et figures du pouvoir » 1981.

 Alors toi la donzelle brute de décoffrage social, faut que tu rentres dans le rang, et l’amour au sentimentalisme exacerbé béni à l’eau de rose, tu vas te l’ingurgiter rapidement ! Aux pas la gueuse racaille !

 Ô femme du peuple elle est venue l’heure de t’enfermer de te plumer les ailes de rôtir ta prétention à une éventuelle libération couveuse de révolution…

Au four, à la gamelle, au foyer et pour cela on va te formater sec ma chère donzelle du peuple dont la surveillance n’est point la même que celle de la bourgeoise ! (Ben oui elle ne transmet point de patrimoine, cette vilaine) et pour ça on a trouvé le remède infaillible : l’amour qui croupissait dans ta fonction biologique ma poule, car toi belle enfant, même fille du peuple, de par ton utérus, tu es plus portée aux sentiments, à l’amour, qu’à la raison ! Tu l’as senti le fruit de la passion ? Tu l’as senti le privilège du fond du slip qui va te maintenir au fond de ta prison ? Tu l’as senti le progrès de la société qui se révolutionne ?

 Va chemine va trottine, la belle industrialisation s’installe dans l’édition. La presse se développe et se sert de la littérature pour se vendre. En 1836, le roman-feuilleton ou saucissonnage du livre en épisodes voit le jour. Ce qui permet aux romanciers de toucher un nombre de lecteurs bien plus important que le livre.

Tiens donc la littérature ne serait-elle qu’à portée des bourses bourgeoises ? Le travail journalistique, sensé partir de la réalité, et l’écriture où l’imaginaire siège se lient : Les Trois Mousquetaires, d’Alexandre Dumas, Les Mystères de Paris d’Eugène Sue, Les Mystères de Marseille de Zola…ont du succès ! Les médias sont nés… ouille ma poule…

Il est intéressant de noter que le succès de cette littérature est appelé «culture de masse» et est considéré comme de la sous culture, car créé pour vendre, donc faire du fric, et créé pour le peuple, et tout ce qui touche le peuple, c’est caca !

C’est intéressant de noter que les possédants, cette élite qui a tout : le fric le pouvoir les moyens de production, de diffusion, et cette culture du profit ancrée dans son tiroir-caisse, en place de son cœur, dénigre ce qu’elle crée elle-même. L’élite méprise le peuple, ciel, quel enfer ces gueux, et pour le ciel elle a ses pauvres ! Ah faut ce qui faut pour sauver son âme !

C’est une sacré pestilence intellectuelle, cette notion de se croire de droit divin, sorti de la cuisse de Jupiter, d’être de sang bleu. Cette dégénérescence de la pensée est profondément ancrée chez le rapace, très futé. Il nous prend pour des cons, ben oui ses ascendants ont niqué 1789 aux paysans, et lui nous nique à longueur de temps notre constitution qui va finir comme peau de chagrin, rapace patriarcal, capitaliste, sa lutte finale c’est de toujours mieux nous exploiter !

 Et alors et alors ?

 Eh bien pour mieux nous exploiter, il faut diviser, diviser les travailleurs, mais pas seulement, diviser aussi les hommes et les femmes, voilà la boucle est bouclée. Le formatage va se servir de la littérature et des romans feuilletons où va se déverser un sentimentalisme romantique réactionnaire, sexiste, misogyne rempli de poncifs, de stéréotypes pour figer la femme dans son rôle de vassale, littérature surnommée à l’eau de rose… l’épandage culture se diffuse et ça dure :

 Ah l’amour, et toute la société va y participer, et la femme engoncée dans son corset, dans ses émotions, sa noble sensibilité, son instinct maternel, – on va même jusqu’à lui instituer une fête à cette maman sans droit -, va ingurgiter son formatage qui lui dit qu’elle n’est pas faite pour une vie sociale, que son rôle c’est d’être au foyer,  lieu de son amour. Voilà sa destinée, aimer son mari ses enfants : famille, faire des gosses, patrie, et accessoirement faire des obus et on va la fêter pour qu’elle ne quitte pas ses petits souliers de «bonniche».

 Alléluia ! et on y met les formes pour rendre sa prison dorée : l’espace culturel ambiant l’invite à espérer l’amour du prince charmant qui n’attend qu’elle – ô douce gazelle au fond du bois – lui qui erre, cœur éperdu, sans une dulcinée.

Ce prince qui est là, quelque part pour elle, elle qui lui doit sa virginité, sa beauté, sa douceur sa fécondité, car il va lui offrir son saint Graal, et lui permettre ce pourquoi elle est sur terre : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. ». Fin, ça tu l’as dit !

Ah le bel amour que cet amour nourri grossi à travers la littérature à l’eau de rose, (je dis de boudin moi), les films et le top du top la presse féminine, ce cancan de la ménagère, l’outil de sa servitude, l’opium de sa soumission, où ses petits travaux d’épouse sont expliqués : crochète, tricote, cuisine ma poule, mais surtout ne fait pas de sport, (sauf ce qui sert à raffermir ce qui fait bander l’élu) des fois que tu te rides la vulve ! Oui cet amour qui te fera femme, car lui, ton homme, ton mec, ton pirate, ton légionnaire, sait tout, il a l’arme absolu, toi tu ne sais rien, homme raté. (l’apparition de la secte Freudienne ne va pas arranger nos affaires ).

Voilà donc le nouvel enfermement, le plus beau mensonge après la résurrection : l’amour*… tu aimes donc tu es, et tu suis deux pas derrière ma poule…

* je précise l’amour à l’eau de rose

Vous êtes toutes des princesses, si si même toi, fille du prolétariat, tu peux échapper à ta condition misérable en mettant tes atouts en valeur, des fois que le prince te voit à la sortie de ta fabrique… pour finir quelques fois sur le parvis, ah le vice, du château !

Ah que de belles chansons pour te faire comprendre la grandeur de l’amour comme celle de Piaf (1915-1963), jusqu’à honnir patrie ou religion, hum, la femme, cette amoureuse éternelle, ne palpite, c’est bien connu que pour son beau légionnaire… On comprend pourquoi l’étude des grands philosophes ne fut point dans les programmes de nos arrières grand-mères.

Disserter sur la liberté quand on n’a ni le droit de vote ni le droit de divorcer, avouez qu’il y aurait eu de quoi convulser.

Quand on voit ce qu’elles sont capables de devenir nos belles rebelles, malgré la castration physique sociale et juridique, il y a de quoi installer des barbelés dans leur cerveau, ça la droite bourgeoise sait faire !

La droite capitaliste aliène enferme tue : Elle n’a pas tué que Jaurès, elle a tué Rosa Luxembourg ! Elle a même mis en place Hitler ! Alors formater de la petite donzelle rien de plus facile !

Notre chère ménagère de 15 à 50 ans peut se détendre et prendre son plaisir dans une littérature faite pour rêver entre ses lessives et ses heures de repassage intensif. Elle collectionne Barbara Cartland (1901-2000) pour qui la femme doit être «la reine de la chasteté jusqu’au mariage», pour finir dévouée entièrement à son mari, comme ses lectrices dans leur prison d’ivoire. Le progrès de la diffusion des idées ne révolutionne pas les idées, non mais quoi tu te crois où là ? La presse féminine, (c’est qu’il faut faire acheter notre ménagère) explose, mais pas la condition féminine qui stagne dans son esclavage quotidien…

Notre ménagère jouit grâce à La Belle au bois dormant et sa cousine lointaine, si belle, si belle, la douce Cendrillon, puis devient rebelle et pleure avec Angélique marquise des Anges, (film écrit et réalisé par Bernard Borderie sorti en 1964, pour situer le film, c’est en 1965 seulement que les femmes auront le droit d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari !). Elle peut compléter ses lectures par des romans d’amour qu’elle trouve dans confidences créé en 38…

En 1947, Cino del Duca crée « NousDeux », comprenant un grand roman d’amour à suivre, des histoires vécues et des romans dessinés (remplacé par le roman-photo en 1963). Notre ménagère toujours mineur, son mec est toujours chef de famille, vit sa vie par procuration, elle vit ses rêves de bonheur avec les Harlequin, (1973), loin d’une littérature émancipatrice telle celle de Beauvoir que l’élite savoure, elle, point emprisonnée dans le travail de la triple journée a le temps d’écrire… et on n’a toujours pas le droit à l’avortement qui est passible de la peine de mort !

L’église veille aux grains de ses poules : L’Echo des Françaises, organe de l’Action Catholique Générale Féminine, se classe en tête de toute la presse périodique française avec un tirage de 2 millions d’exemplaires, ça boum sec dans les années 60. La propagande réactionnaire de l’enfermement de la femme sans sa prison familiale bat son plein et trouve un merveilleux relais avec la télévision, la bourgeoisie dort tranquille… La lutte en 1974 pour le droit à la contraception et à l’avortement va réveiller tout ça…

La femme du peuple court de l’usine à la buanderie et torche en même temps quelques marmots gueulant qu’ils ont faim, pendant que monsieur fait son tiercé, joue au foot, va à la pêche ou à la chasse. Alors pour supporter sa vie, madame de, fait ce qu’on lui a appris, elle reste à sa place de servante, de subalterne reproductrice, en rêvant d’un autre hypothétique prince charmant !

Nous avons toutes lu madame Bovary au lycée et la peinture de la bonne bourgeoisie de cette époque (1875). De cette œuvre est née le bovarysme, l’ennui d’une épouse dont la vie ne cadre pas avec les lectures romanesques qu’elle avait faites au couvent, et qui va sombrer dans l’enfer et damnation de la passion jusqu’à en mourir. Voilà voilà ce qui arrive à laisser les femmes lire, elles en meurent !

Flaubert est très fin quand il fait répondre au séducteur, sous l’incessante quête d’Emma Bovary :

« Tu m’aimes ?

- Je ne t’aime pas, je t’adore ! »

Madame Bovary assommée par sa passion n’entend pas le message de l’abuseur.

Le sentimentalisme exacerbé des femmes sujettes à leurs hormones, fut bien moqué par les politiques, qui se servirent de cette invention machiste pour les rendre incapables d’entrer en politique… jusqu’à dernièrement à Bordeaux, un magistrat a refusé qu’une femme soit bâtonnière, qu’elle soit aux commandes de la magistrature, car elle serait commandée par l’émotion de ses hormones… et ne pourrait point faire face à des missions nationales. Il paraît que le sexisme est puni par la loi hein monsieur l’homme de loi !

 A diplôme égal la femme est toujours considérée inégale :

Les femmes sont plus diplômées que les hommes (en 1996, on comptait en France 1 133 900 étudiantes pour 928 000 étudiants), sans que les disparités disparaissent, tant en ce qui concerne les filières d’études que la vie professionnelle et le niveau des salaires. Aujourd’hui ? Pas mieux ! …

Il y avait quelques images je ne les ai pas remises…

Que pèse la liberté ?

Classé dans : Information — eructeuse @ 5 h 58 min

Un texte p 159 et 160 dans mon livre Allô La Bougresse…

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SUR LE BALANCIER DE LA VIE

 

Que pèse la sagesse?

 

Une poussière de liberté?

 

Que pèse l’amour?

 

La légèreté d’une cellule fusionnée?

 

Que pèse l’âme?

 

Le poids de ses pêchés?

 

Sur le balancier de la vie est-ce la souffrance, la haine, la douleur qui engendrent la colère? Est-ce l’injustice?

L’INJUSTICE

 

L’injustice et son lot de soumissions

 

perverse parmi les perverses

 

de compromissions

 

tortueuse parmi les tueuses

 

de renoncements

 

aliéneuse parmi les aliénants

 

d’effacements

 

broyeuse parmi les possédants

 

d’humiliations

 

sous ses cadenas ses chaînes ses fouets ses rouets

 

L’injustice n’a pas d’idéal

 

elle porte en elle profond profond son manteau de crime à la couleur de son racisme, de son inégalitarisme, de son fascisme bourgeois, la forfaiture à la boutonnière, elle a la haine à la place du cœur…Et quand elle fouette de trop prêt, l’amour l’âme et la sagesse, qu’elle vient bafouer, nier, exploiter, tuer, alors la seule force qui nous soulève c’est la force de ce sentiment de justice qui nous habite et qui soulève des montagnes, des peuples…

Les révolutions naissent parce que l’homme est porteur de justice et qu’il combat l’injustice !

Ce n’est pas l’injustice qui pousse à la révolution

c’est la justice !

Et ce n’est pas pour rien que des hommes qui cachèrent des enfants juifs furent appelés les justes !

Personne ne peut arracher le cœur du juste

sa force c’est sa liberté

elle est inscrite dans ses idées !

Que pèse la liberté?

LA FORCE DE LA JUSTICE

écrit en 2013

 

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